La nouvelle s’ouvre dans un bar new-yorkais où un pianiste, musicien de jazz, joue pour les clients. Une jeune femme élégante et mystérieuse s’approche de lui et lui demande s’il connaît un endroit où elle pourrait loger. Ce geste anodin devient le point de départ d’une série de possibilités imaginées par le narrateur : que se passerait-il s’il l’aidait, s’il l’accompagnait, s’il tombait amoureux d’elle .

Plutôt que de raconter une seule histoire linéaire, Coe déploie une suite de scénarios hypothétiques, comme des variations musicales sur un même thème. Chaque version explore une vie possible : une rencontre qui se transforme en passion, une relation qui s’éteint rapidement, un destin qui change radicalement… ou au contraire, rien du tout, si le pianiste choisit de ne pas intervenir.

Le titre ? 9e/13e ? fait référence à des accords de jazz (neuvième et treizième), qui symbolisent cette idée de variations harmoniques : à partir d’une même base, on peut créer des atmosphères très différentes. La nouvelle fonctionne donc comme une improvisation musicale transposée en littérature, où l’auteur joue avec les bifurcations du hasard et les chemins non empruntés.

Au fil des pages, le lecteur est invité à réfléchir sur la fragilité des rencontres humaines : combien de vies restent invisibles parce qu’un mot n’a pas été dit, parce qu’un geste n’a pas été fait ? Coe met en lumière cette mélancolie des occasions manquées, tout en célébrant la richesse des possibles.