Résumé : Ce n'est pas le genre d'endroit qui figure sur les circuits touristiques balisés... Et pourtant, Bleeding Heart Yard, littéralement la "cour du coeur qui saigne", située en plein centre de Londres, est bien connue des Anglais : selon la légende, l'endroit a été ainsi baptisé au XVIIe siècle après qu'une lady célèbre de l'époque y aurait été retrouvée assassinée, au lendemain de son bal annuel, le coeur extrait de sa poitrine et gisant sur le sol ! Du pain bénit pour Andrew Taylor, né en 1951, auteur britannique à succès d'une trentaine de romans, qui en a fait l'intrigue de son cinquième livre à paraître en français, Le diable danse à Bleeding Heart Square. Nous sommes en 1934. La jeune Lydia Langstone, 29 ans, issue de la haute société, n'en peut plus de son mari violent et tout acquis à la cause du leader d'extrême droite Oswald Mosley, fondateur de l'Union britannique des fascistes. Sur un coup de tête, la jeune femme trouve refuge dans la petite pension de famille de Bleeding Heart Square, où elle retrouve son père après l'avoir perdu de vue pendant des années. L'endroit est sinistre, ses habitants étranges. A commencer par le propriétaire, un certain major Serridge, dont le passé semble des plus troubles. Qui peut bien lui adresser régulièrement, par la poste, des morceaux de coeur en décomposition ? A-t-il quelque chose à voir avec la disparition soudaine de miss Penhow, l'ancienne propriétaire de la pension, dont il fut si proche ? Dans une atmosphère à la Dickens, Andrew Taylor restitue avec brio le quotidien de petites gens désargentées, mais aussi l'arrogance des nantis, au rythme d'un scénario diabolique. L'écrivain parvient surtout à inscrire les trajectoires romanesques de ses personnages dans un contexte historique passionnant et méconnu.
